20 mai 2011

Délices terrestres



Je ne compte plus les soupes aux fanes de radis et les tartes aux fraises que les premières récoltes nous ont permis de réaliser. Bientôt, nous pourrons aller cueillir la roquette et les betteraves, dont les jeunes pousses sacrifiées lors de l'éclaircissement des rangs ont déjà pleinement garni nos les salades, pâtes et  tartines.


Les butins de jardinier sont de véritables trésors, mais quel travail de puiser chaque jour l'eau à la force des bras et de parcourir le jardin, l'arrosoir à la main ! Le soleil breton est bien agréable mais... vivement qu'il pleuve un peu, bon Dieu ! ;-)



Depuis la photo, une petite pousse est enfin sortie de terre :-)






7 mai 2011

Les sakuramochi tant adulés...

Le 10 mars dernier, je me trouvais à La Ferme Opéra avec Chihiro pour une dernière entrevue avant qu'elle ne quitte définitivement Paris pour retourner vivre au Japon. C'était la veille de la catastrophe. 


Chihiro m'avait apporté un joli sac en papier plein de surprises, parmi lesquelles : un kit à sakuramochi.
Pour ceux qui n'y ont jamais goûté, il s'agit d'une pâtisserie japonaise constituée de riz pilé teint en rose et fourrée de pâte de haricot rouge, le tout délicatement enveloppé dans une feuille de cerisier saumurée, ce qui lui confère un petit goût légèrement salé.

Cette pâtisserie se déguste traditionnellement aux premiers jours du Printemps,  fin mars-début avril, pour célébrer la courte période durant laquelle les cerisiers (sakura) resplendissent de par leurs fleurs.

Idéalement, j'aurai donc du vous parler de tout ça bien plus tôt, d'autant qu'à mon retour en Bretagne, tous les cerisiers de notre jardin étaient en fleurs, nous offrant le cadre idéal pour une dégustation de sakuramochi dans les règles de l'art... mais je me suis laissée aller à d'autres occupations et j'ai manqué cette occasion.


Heureusement, l'avantage de ce kit (en vente chez Kioko) c'est que tous les ingrédients contenus dedans sont conservés sous vide. J'ai donc pu confectionner mes sakuramochi en temps voulu et dans les meilleures conditions qui soient puisque Chihiro avait pris soin de me traduire en détails le "mode d'emploi". Il m'a suffit de suivre ses explications pour réaliser sans la moindre difficulté des sakuramochi dignes de ceux que l'on trouve chez Toraya. Si, si ;-)

A mon tour, je vous livre donc la méthode pour vous faciliter la tâche si vous souhaitez en faire autant. 


~ Sakuramochi ~

Ingrédients

* 1 kit (en vente chez Kioko) contenant : 10 feuilles de "sakura", 1 sachet de farine de riz "Domyoji ko", 1 sachet de pâte de haricots rouges "Koshian" et 1 mode d'emploi en japonais (voir ci-dessous).

A ajouter :

* 30g de sucre
* 200ml d'eau
...




Préparation au micro-ondes (celle que j'ai choisi) :

 1 ~ Versez le sucre et l'eau dans un récipient résistant à la chaleur, recouvrez-le de film alimentaire et faites chauffer 2mn au micro-ondes (900 W). 2 ~ Ajoutez la farine "Domyoji ko" et mélangez bien. Si vous voulez que votre pâte ait une couleur rose, ajoutez un peu de colorant alimentaire ou, comme moi, du jus de betterave. 3 ~ Refaites chauffer, avec le film alimentaire, 3 minutes encore. 4 ~ Pétrissez la pâte à l'aide d'une spatule en bois mouillée et faites chauffer une dernière fois, 3 minutes, toujours avec le film alimentaire. 5 ~ Sortez le récipient du micro-ondes, recouvrez-le d'un linge humide et laissez reposer la pâte 5 minutes. 

Préparation à la casserole :

1 ~ Faites chauffer l'eau et le sucre dans une casserole jusqu'à ce que le sucre ait fondu. 2 ~ Ajoutez la farine "Domyoji" et laissez cuire à feu doux 3-4 minutes tout en remuant. 3 ~ Laissez ensuite reposer la pâte hors du feu en recouvrant la casserole d'un linge humide.

Pour la couleur rose, à défaut de colorant alimentaire, vous pouvez utiliser du jus de betterave. C'est ce que j'ai fait et ça marche très bien aussi ! Si la couleur n'est pas assez prononcée, il est toujours possible de l'accentuer à la fin en frottant vos boules de pâte directement contre la betterave. 


Finition :

1 ~ Rincez les feuilles de sakura et égouttez-les. 2 ~ Formez 10 boulettes avec la pâte de haricots rouges et réservez. 3 ~ Faites de même avec la pâte à mochi en mouillant vos mains à chaque reprise pour éviter que la pâte ne colle aux doigts. Aplatissez ensuite les boulettes en les pressant dans vos paumes et donnez leur une forme ovale. 4 ~  Disposez la pâte de haricot rouge au centre et refermez la pâte dessus en vous appliquant bien sur les finitions. 5 ~ Enveloppez enfin vos boulettes dans les feuilles de sakura en mettant la nervure vers l'extérieur. 

Pour faire durer le plaisir, vous pouvez congeler les sakuramochi. J'en ai fait l'expérience et le séjour au froid leur à très bien réussi. Il suffit des les sortir une petite heure avant de les déguster.

Voilà donc comment, grâce à Chihiro, 10 petits sakuramochi ont vu le jour en Bretagne ;-) Et ce, à quelques pas de l'Abbaye de Daoulas où la dernière exposition consacrée à Victor Segalen met justement l'accent sur l'exotisme. 
Pour ce poète, écrivain-voyageur breton, "la sensation d'exotisme, c'est d'abord la surprise, l'étonnement devant la nouveauté. C'est savourer le Divers, hors de soi : je le vois et l'écoute, je le sens et le goûte. Parfois je le touche. Au fond tout est exotique : un paysage, un corps, un mets, un objet. Seule varie l'intensité de la sensation". A méditer.


Bien sûr, je ne terminerai pas ce billet sans une pensée toute particulière pour Chihiro qui se trouve maintenant à Tokyo.