15 mars 2009

Histoires de cuisine

Avant d'entamer la lecture de ce billet, je préfère vous avertir : j'oublie la plupart des films que je vois. Je ne retiens pas les titres, le nom des réalisateurs non plus et encore moins ceux des acteurs. Je garde tout au plus en mémoire, un souvenir assez vague et confus du scénario. En règle générale, j'évite donc de m'aventurer sur le terrain glissant de la critique et je fuis autant que possible les discussions qui tournent autour du cinéma, redoutant de m'ennuyer considérablement ou, pire encore, de devoir me tenir complètement à l'écart étant donné mon cruel manque de références cinématographiques. Je sais par avance (et par expérience) que si je tente de participer à la discussion, celle-ci virera immanquablement au "jeu des devinettes" avant que mes interlocuteurs comprennent de quel film je veux leur parler. C'est terrible, croyez-le ;-)

Ceux qui me connaissent trouveront donc bien curieux, voire présomptueux, que je consacre un billet à la "présentation" (le mot critique n'est pas approprié) d'un film, mais...
Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris néanmoins, de découvrir que le film en question est suédo-norvégien et qu'il parle de cuisine (au sens matériel et fonctionnel du terme).

Le titre original est Salmer fra kjøkkenet (Histoires de cuisine). Il a été réalisé en 2003 par Bent Hamer et s'inspire de faits réels, puisqu'il fait référence à un moment particulier de l’histoire de la Suède où la prise en charge du peuple s’intègre au sein même des foyers et se combine avec une réflexion sur l’agencement fonctionnel de l’habitat.

L'histoire se passe en Norvège dans les années 50, durant le boom industriel de l'après-guerre. Un groupe de chercheurs suédois du Hemmets Forskningsinstitut (Home research Institute) consacre de nombreuses études à l’amélioration de l’organisation du foyer. Après avoir analysé les déplacements des femmes en cuisine, le centre envoie ses agents dans un petit village norvégien pour observer les hommes célibataires. Perchés sur des chaises d’arbitres, ces derniers doivent prendre en note tous les déplacements de leur sujet, mais ne sont pas autorisés à leur parler, ce qui donne lieu à des situations étranges et complètement déshumanisées, frisant l’absurdité.

Dès les premières séquences du film, on est plongé dans cet univers burlesque où les personnages nous apparaissent d'abord loufoques avant de devenir attachants. C'est le cas en particulier de Joachim Calmeyer (Isak) qui joue le rôle du célibataire "observé" et pour lequel on se prend véritablement d'affection.
On se laisse enfin séduire par les décors rétros à souhait qui se détachent sur un fond d'images aux tonalités verdâtres et par la bande son partagée entre Hans Morhisen et Jan Johansson.

Pour voir la bande-annonce et quelques extraits, c'est ici !

12 mars 2009

Hej!

Me voici rentrée de Suède ! Mais par quoi commencer ? Il s'est passé tellement de choses là-bas... Alors plutôt que d'attendre de mettre de l'ordre dans mes pensées (ça peut prendre longtemps !), je vous propose un pêle-mêle d'images et de commentaires. Pour les recettes, on verra après :-)

1. Gul bil i Funäsdalen, 2. Gulla Semlor, 3. Gul lampa av Ateljé LycktanStockholm Stadsmission, 4. Gul hus i Sollentuna,

De la neige, des sapins et des bouleaux à perte de vue...

Après 9 heures de route, nous atteignons Funäsdalen, une station de ski située au nord ouest de la Suède, à 600 km environ de Stockholm.



A notre arrivée, le thermomètre affiche -32°C !
Nous découvrons là un paysage cristallisé par le froid où tout scintille et où même le temps semble figé.

~ Funäsdalssjön ~

Tous disparaît sous la neige, même le lac !

~ sparkstöttning ~

Rien de tel qu'une bonne vieille luge en bois pour se déplacer dans ce fabuleux décors immaculé...


Un petit café situé juste en face du lac gelé, parfait pour se réchauffer.

Rencontre inattendue et féerique avec un cortège de samis en route pour le traditionnel marché annuel de Røros en Norvège.

~ Portraits de samis : trouvez l'intrus ! ~


~ Karlberg ~

De retour à Stockholm, l'ambiance est toute autre... Malgré les températures encore démesurément basses, nous prenons un immense plaisir à flâner dans la ville et à observer les façades.



Impossible de se rendre à Stockholm sans faire une halte sur l'île de Djurgården, même en plein hiver. Impossible non plus de résister à la formule "buffet" proposée dans les serres de Rosendals Trädgård pour le déjeuner... A renouveler encore et encore !


~ Prinsesstårta ~

Ce gros gâteau vert décoré d'une rose se nomme Prinsesstårta ou "gâteau de princesse" en français. Il est constitué d'une génoise garnie de crème à la vanille et de crème fouettée très légère, le tout recouvert d'une fine couche de pâte d'amande verte, nappée de sucre glace. Je ne raffole pas spécialement de ce gâteau, mais son aspect visuel me fascine...
Et puisque j'aborde le rayon des pâtisseries crémeuses, il me faut dire un mot aussi sur le semlor ou fettisdagsbullar, ces petits pains au lait fourrés à la crème fouettée et à la pâte d'amande que l'on voit un peu plus haut. A cette époque de l'année, il y en a partout. On ne peut donc pas les louper ! A force d'en voir, j'ai donc fini par goûter et, aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai aimé. Surtout ceux faits "maison" que nous avons mangé à l'ancienne, avec un peu de lait tiède pour verser dessus :-)



A 50 kilomètres au sud de Stockholm, se trouve Järna, une ville connue pour son centre anthroposophique et renommée entre autres pour son architecture : formes organiques, matériaux naturels, couleurs... l'environnement est unique.



A quelques mètres de là, se trouve Saltå Kvarn un "moulin" qui produit des céréales issues de l'agriculture biologique et biodynamique depuis 1964. On peut venir acheter son pain sur place, mais également s'approvisionner en farine, en bannetons (j'ai enfin trouvé mon bonheur !) et acheter toutes sortes de produits dans la boutique attenante. A l'étage, un café permet également de se restaurer et de déguster entre autres des frukt nötskorpa, de savoureux petits gâteaux croquants à base de fruits secs et oléagineux.


Enfin, si il y a une chose que j'ai particulièrement aimé, ce sont les emballages des produits Saltå Kvarn. Je suis complètement fan des couleurs et du style rétro... Comme je voulais en savoir plus, j'ai fait quelques recherches et j'ai trouvé cet article en suédois consacré à Karin Huber, la conceptrice de ces packaging.


Toujours côté graphisme, mais dans Elle Interiör cette fois, j'ai repéré ces illustrations (on y retrouve la fameuse luge) signées Edholm Ullenius. Mais derrière ce nom se cachent en fait deux graphistes suédoises : Sissi Edholm et Lisa Ullenius.



Une charmante petite boutique (à Järna toujours) où l'on trouve là encore des produits issus de l'agriculture bio-dynamique, des plantes et de jolis objets...




~ Sollentuna ~

Contempler l'architecture, entrer dans les maisons, observer les intérieurs (les cuisines surtout !), parler avec les gens... voilà ce que j'ai aimé par dessus tout :-)

***
Merci à...

~ Kerstin de nous avoir offert un hébergement si confortable à Funäsdalen.
~ Sven, Elisabeth et Malin pour leur chaleureux accueil après notre excursion de 17 kilomètres à ski de fond et leurs "våfflor med vispgräde och hjortronsylt" (gaufres avec de la crème fouettée et de la confiture de mûres boréales).
~ Olle pour son "tea time" et la visite guidée de son somptueux appartement en plein coeur de Stockholm.
~ Britt-Marie pour son invitation à dîner.
~ Maria et Johan pour la très agréable soirée passée en leur compagnie.
~ Karin et Eva, sans qui notre expédition dans le grand nord suédois n'aurait pas été possible !

TACK TILL ALLA!